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LE GRAND CONFINEMENT - MARS-MAI 2020

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De retour de Châtel et comme toute la France, nous sommes surpris dans notre vie quotidienne par le confinement annoncé par Emmanuel Macron, dans son discours du lundi 16 mars, pour prise d’effet dès le lendemain midi.


A partir de là, la vie s’organise autour des règles de sortie, des attestations, de l’approvisionnement …


Nous voici donc, Pierre et moi, confinés dans notre appartement de La Défense. Nous verrons à l’usage que nous ne sommes pas les plus à plaindre, loin de là. Nous avons de l’espace, à 2, un vaste extérieur, une vue dégagée, des Monoprix ouverts à proximité et la fibre pour télétravailler et profiter de la générosité des fournisseurs de contenu. Et nous savons la famille en sécurité aussi. Bref, ce ne sont pas les aspects pratiques qui seront le plus pénibles.


Le Jogging


Comme plein de français, nous profitons de l’autorisation de sortie pour activité physique pour nous lancer dès le premier soir dans le jogging (que je n’ai pas pratiqué depuis des années : pas certain que ce fut une bonne idée). Pour dire vrai, j’en fait un deuxième, plus long, le deuxième jour … et ce sera le dernier du confinement. 


Pierre de son côté continuera pendant pratiquement tout le confirment à faire une sortie quotidienne d’une heure de marche dans le quartier. Je suis pour ma part infiniment plus paresseux et ne l’ai accompagné qu’une ou deux fois. Par contre, la piscine me manque vraiment 😏


Le La COVID-19 (oui, l’Académie a affirmé que le COVID était en fait LA COVID)


Très rapidement, je commence à ressentir une grosse fatigue et à me sentir fiévreux. En journée, j’arrive à télétravailler, mais le soir, je suis souvent KO. Au bout de quelques jours, je prends ma température régulièrement qui confirme la fièvre avec des variations quotidiennes. J’ai aussi quelques courbatures musculaires, parfois le souffle un peu court, et (je réalise a postériori) quelques curiosités au niveau odorat (je trouve l’air extérieur désagréable, un peu acide, alors qu’il n’aura jamais été aussi pur en région parisienne). Bref, je suis sur à 99% de faire la COVID-19. Certes, ce n’est pas agréable mais ça n’est pas non plus une forme grave. Je me demande quand même ce que je ferai si cela s’aggravait brutalement : vu l’état des urgences décrit à la télévision, on n’a pas très envie d’appeler le 15, ni même d’aller dans la salle d’attente d’un médecin (surtout que je ne saurais même pas qui appeler !). Heureusement, après une bonne dizaine de jours, la température baisse et la forme revient rapidement.


Pour Pierre, c’est globalement le même scénario, avec une dizaine de jours de décalage et des symptôme plus importants. Quelques douleurs musculaire l’obligeront à faire ses télé-conférences en marchant dans l’appartement pour les soulager.


Bref, nous y sommes passés tous les deux. Avec ces formes pas trop graves, c’est finalement peut-être une bonne chose pour l’avenir en termes d’immunité. J’ai très probablement attrapé ce virus pendant les vacances à Châtel : l’Est de la France était déjà largement touché, et les alsaciens, qui étaient déjà partiellement confinés, étaient descendus en masse dans les Alpes (confirmé par le caissier des remontées mécaniques …). 


Boire et Manger





Mise à part quelques « pénuries » en début de confinement (les rayons pâtes et … PQ sont dévalisés, plus tard ce seront les oeufs et la farine), nous n’avons pas de problème d’approvisionnement. Nos Monoprix habituels (CNIT et Courbevoie-Vinci) sont presque déserts … ce qui visiblement n’est pas le cas du Auchan 4 Temps où les files d’attente s’allongent.


Pour ne pas nous laisser abattre, nous commençons le confinement par une bonne raclette. Ensuite, la routine s’installe … avec une règle : pas de vin en semaine, réservé au WE à partir du vendredi soir ! Assez vite, comme tous le monde, le samedi soir est consacré à des « apéros Zoom » , le logiciel qui restera célèbre pour avoir permis de garder le lien à distance … et pour ses quelques failles de sécurité. Et donc, apéro-Zoom-Morues, apéro-Zoom-collègues, etc.


Il se trouve aussi que tout le confinement aura lieu sous une météo parfaite et ensoleillée. Nous profitons donc très largement de notre terrasse pour manger le soir.


Les Loisirs


Le télétravail, les ponts du mois de mai et les congés quasi forcés nous laissent beaucoup de temps libre. Au début, c’est l’orgie vidéo car plusieurs plate-formes et certaines chaînes payantes passent en gratuit (non, je ne parle pas de Pornhub !). Mais finalement, c’est la lecture qui va prendre le dessus. 


Pierre dévore livre sur livre. Pour ma part, j’en profite pour lire in-extenso tous mes magazines habituels ainsi qu’un magnifique John Irving, « The cider house rules », sur ma tablette. Je dévore aussi deux beaux livres qui m’avaient été offerts à mon anniversaire : « Desproges par Desproges » et « Apollo ». Deux livres passionnants et très documentés.


Je fais aussi un peu d’entraînement à l’anglais aéronautique et je passe du temps sur l’application « Brilliant » qui propose quotidiennement des exercices de mathématique, de logique, de physique, etc. sous une forme ludique. Il y a aussi une multitude de cours dans diverses matières. Pierre me voit griffonner plein de choses bizarres sur un petit carnet quand j’essaie de résoudre ces exercices. Je passe aussi un temps considérable sur mon Mac pour mettre au carré tous mes classements photos, mes comptes, mes archives, etc. 


Nous faisons aussi une tentative de jeu de société (« Le Monde », genre Trivial Pursuit) : très sympa … mais ce sera la seule fois.


Mais finalement, le plus grand bonheur, c’est la possibilité de faire des siestes, même en semaine après déjeuner et avant de reprendre le télétravail.


L’aventure de Matthieu et Annemarie


Evidemment, pendant le confinement, les déplacements sont interdits, à fortiori à l’étranger, sauf raisons impérieuses. Mais justement, Annemarie qui a passé tout le confinement avec Matthieu a besoin de récupérer ses affaires dans son ancienne colocation à Bruxelles. Heureusement, il n’y a pas trop d’affaires et c’est avec la Mini de Pierre que se fera de déménagement de Bruxelles à Vélizy. C’est donc munis d’un véritable dossier plein d’attestations que Matthieu et Annemarie passent prendre la Mini un samedi matin et partent à l’aventure : traversée des Hauts de France sur une A1 déserte, passage de frontière puis Bruxelles. Chargement de la voiture : tout rentre … de justesse. Puis retour par les petites routes sympathiques en prenant leur temps : autant profiter au maximum de cette sortie. Bilan : deux contrôles à l’aller (au péage au début de l’A1, et à la frontière). Et aucun contrôle au retour. Une jolie aventure pour nos deux tourtereaux.


Bilan


Ce confinement aura été une période évidemment très particulière, avec quelques moments d’inquiétude. Mais, hormis les deux semaines où nous avons été malades, ce fut une parenthèse presque agréable, calme et reposante, aidée par une météo parfaite pendant deux mois, le silence, l’air limpide. On avait l’impression d’avoir le temps de faire tout ce qu’on n’avait pas le temps de faire d’habitude. Bien sur, nous avons conscience que d’autres n’ont pas cette chance et vivent au même moment des situations très difficiles, épuisantes, voire dramatiques.